« Toutes choses, par un pouvoir immortel,
De près ou de loin,
De manière secrète,
Les unes aux autres, sont reliées.
Si bien que tu ne peux cueillir une fleur
Sans troubler une étoile »
Francis Thompson, The Mistress of Vision, 1913
...à suivre...
A la découverte du Calendula officinal
Le calendula officinal, aussi appelé soucis des jardins, offre une fleur, ou plutôt d'innombrables fleurs, qui illuminent littéralement le jardin!
Assez grandes (5-6cm) et en forme de capitule, elles sont d’une couleur jaune ou orange éclatante. Elles font penser à des petits soleils joyeux. D’ailleurs, vous observerez qu’elles s’ouvrent et se ferment suivant la course du soleil. On l’appelle aussi « fiancée du soleil ».
La plante fait preuve d’une vitalité impressionnante. En saison, elle n’en finit pas de produire des fleurs. Même lorsque ses premières fleurs se transforment en graines, elle continue de produire de nouvelles fleurs. Elle porte le symbole de la persévérance.
"La qualité la plus nécessaire, c'est la persévérance, l'endurance, et une... comment dire... une sorte de bonne humeur intérieure qui fait que l'on ne se décourage pas, que l'on ne s'attriste pas, et que l'on fait face en souriant à toutes les difficultés. Il y a un mot anglais qui exprime cela très bien, c'est cheerfulness. Si l'on peut garder cela au-dedans de soi, on lutte beaucoup mieux, on résiste beaucoup mieux, dans la lumière, à ces influences mauvaises qui essayent d'empêcher de progresser."
The Mother. Collected Works of the Mother.- Volume 8. - Questions And Answers (1956)
Il s’agit d’une plante annuelle qui produit beaucoup de graines et se ressème fort bien toute seule. Une fois bien installée, vous ne devrez plus vous en occuper.
Elle se plait particulièrement en plein soleil et supporte bien la mi-ombre.
Le semer
Dès le printemps, semez les graines, de préférence au soleil.
La culture en pot est possible. En pleine terre, elle s’étoffera davantage.
Enfoncer les graines de 1 à 2 cm et bien arroser. Maintenir la terre humide.
Après 1 à 2 semaines, vous observez les 1ères feuilles qui sortent de terre... Le vivant se déploie, quel plaisir à contempler !
Le voir grandir
En quelques semaines (comptez 4 à 8 semaines), la plante a bien grandi et se prépare à fleurir.
La floraison a lieu dès avril et se poursuit jusqu’aux 1ères grosses gelées de fin d’automne.
On dit que si les têtes des fleurs sont fermées le matin après 7h, c’est qu’il va pleuvoir dans la même journée… Le soucis était jadis considéré comme indicateur de pluie.
Le récolter
Les jeunes feuilles peuvent se manger en salade mais ce sont essentiellement les fleurs qui sont récoltées.
Par temps ensoleillé, lorsque la fleur est bien ouverte et que la rosée s’est évaporée, couper la fleur à sa base, en haut de la tige (à la main ça marche très bien).
La cueillette est conseillée avant midi avant que la plante n’ai trop chaud et en lune décroissante pour bénéficier d’un maximum de principes actifs.
En fin de saison, n’oubliez pas de laisser quelques fleurs monter en graines afin d’avoir de nouvelles plantes l’année suivante !
Le conserver
Les fleurs fraîches ensoleillent magnifiquement les salades. Je vous conseille de séparer les pétales du centre de la fleur qui a un goût plus âpre.
Pour conserver les fleurs, le séchage s’impose.
Etalez les fleurs récoltées sur une claie (par exemple un moustiquaire tendu sur un cadre en bois) ou dans une caisse en carton à bords bas recouverte de papier journal. Recouvrez les fleurs d’un papier journal pour qu’elles ne soient pas exposées directement à la lumière (la lumière dégrade les composés actifs et leur fera perdre leur belle couleur vive). Laissez sécher dans un endroit ventilé. En 7 à 10 jours, les fleurs doivent être sèches, un peu cassantes sous les doigts.
Il est aussi possible de les faire sécher plus rapidement à l’aide d’un déshydrateur réglé à 35-40°C.
Une fois vos fleurs séchées, conservez-les dans un endroit sec, à l’abri de la lumière, par exemple dans un sachet en papier kraft, une boite métallique ou un pot en verre fumé. Il est conseillé de les conserver maximum 1 an.
Profiter de ses bienfaits
Le calendula combine 3 grandes vertus qui sont à la base de sa renommée et de son utilisation largement répandue pour les soins de la peau : il a des propriétés à la fois anti-bactériennes, anti-inflammatoires et cicatrisantes.
Il sera par exemple employé en cas de coupure, éraflure, brûlure, piqure d’insecte, acné, eczéma, coup de soleil, érythème, crevasse, gerçure…
De par sa capacité à désinfecter, calmer l’inflammation et stimuler la régénération cellulaire, il est le champion pour accélérer la guérison des plaies.
Selon le cas, on le préparera en cataplasme, en infusion, en teinture mère, en macérat ou en baume.
Quelques usages bien connus et faciles à mettre en oeuvre :
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Les jeunes feuilles et les fleurs fraîches se consomment en salade. Leur goût est assez fort, je vous conseille de ne pas en abuser et de n’utiliser que les pétales des fleurs.
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En infusion, le calendula est utilisé comme cicatrisant gastro-intestinal dans les cas de gastrites, entérites et ulcères. Il est également connu pour réguler les menstruations.
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Les pétales séchés réduits en poudre constituent un colorant alimentaire jaune appelé « safran des pauvres »
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Sous forme de macérât, le calendula vient au secours des petits problèmes de peau: griffure, éraflure, brûlure, piqûre d’insecte, eczéma, coup de soleil, crevasse, gerçure… Pour réaliser votre macérât, stérilisez un récipient en verre et déposez-y les fleurs séchées. Recouvrez d’une huile végétale vierge et bio. On utilise en général l’huile d’olive, ou l’huile de tournesol qui a un toucher mois gras (mais qui est moins stable et se conserve donc moins longtemps). L’huile de colza ou l’huile de sésame peuvent aussi être utilisées. L’huile d’amande douce apportera ses propriétés cosmétiques mais devra être stabilisée par l’ajout de vitamine E. Veillez à ce que toutes les fleurs soient recouvertes d’huile. Fermez le bocal et placez-le dans un endroit légèrement ombragé mais qui bénéficie de la chaleur du soleil. Laissez macérer 3 semaines, voire plus. Idéalement, mélangez la préparation 1 fois par jour. Filtrez ensuite votre macération à travers un filtre à café ou un linge (pour plus de facilité, je pose le filtre à café dans une passoire ou un entonnoir). La filtration est lente et prend plusieurs minutes. Conservez votre macérât dans un flacon ou une bouteille en verre sombre bien fermés, au frais et à l’obscurité. La durée de conservation est en moyenne d’un an. Le macérât peut être utilisé sur la peau tel quel, ou servir à la préparation d’un baume.
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Le baume réalisé à partir de macérât de calendula sera utilisé pour les mêmes applications que le macérât lui-même. Il apportera à la peau les propriétés du macérât de calendula sous une forme plus facile à appliquer, et additionnées des propriétés des autres constituants du baume. Typiquement, le baume se réalise avec de la cire d’abeille et éventuellement des huiles essentielles et de la vitamine E.
Précautions : Bien que rarement observé, les personnes allergiques aux astéracées pourraient présenter une réaction allergique au calendula.
Sources :
55 plantes médicinales dans mon jardin, les cultiver, les récolter, les conserver, V. Peytavi, Ed. terre vivante, 2016.
Créer un jardin de plantes médicinales, R. Beiser, Ed. Ulmer, 2013.
La santé à la pharmacie du Bon Dieu, M. Treben, Ed. Ennsthaler, 1980.
Althea Provence, altheaprovence.com , site de l’herbaliste Christophe Bernard.
Observations personnelles